Revue de projets #15 : Envahissens – une solution éthique et durable pour transformer les plantes invasives en opportunité

Équipe de Profilia, pilote d'Envahissens

Dans le monde de l’innovation écologique, chaque menace peut devenir une opportunité. Flavien Zannini, biologiste passionné et co-fondateur de la start-up nancéenne Profilia, en est la preuve vivante. À travers l’association Envahissens, il transforme la problématique de la renouée du Japon, une plante exotique envahissante, en une source de dynamisme économique et écologique. Cette interview dévoile les ambitions, les défis et les réussites d’un projet audacieux, soutenu par La Serre à projets, qui redéfinit la manière dont nous abordons la biodiversité et la durabilité. Découvrez comment Envahissens réinvente l’avenir des plantes envahissantes !

Qui es-tu ?

Je m’appelle Flavien Zannini et je suis biologiste. 

Je suis également co-fondateur d’une jeune start-up Nancéenne, Profilia : les profilers du végétal, notre objectif est de mettre en avant les super-pouvoirs des végétaux. 

En quoi consiste l’association Envahissens ?

L’objectif d’Envahissens est de transformer une problématique en opportunité. Nous nous concentrons sur la renouée du Japon, une plante exotique envahissante. Pour cela, nous avons trois axes de travail.

Tout d’abord, l’axe écologique. Nous travaillons avec les collectivités pour structurer les plans de lutte contre la renouée asiatique.

Ensuite, l’axe économique. Nous cherchons à dynamiser l’emploi dans le secteur de l’économie sociale et solidaire.

Enfin, l’axe bioéconomique. Nous valorisons la biomasse végétale issue des plans de lutte pour produire de l’énergie, plus précisément du biogaz. Nous nous intéressons également à la recherche de molécules à haute valeur ajoutée pour des marchés tels que la cosmétique.

Comment est né le projet ?

Le projet est né de la volonté des trois cofondateurs de Profilia, Muriel Barbier Boileau, Eric Gelhaye et moi-même, de lutter contre les renouées asiatiques tout en valorisant les ressources naturelles. Nous souhaitions également dynamiser l’emploi dans le secteur de l’économie sociale et solidaire.

Où en es-tu dans le projet ?

Nous sommes actuellement en pleine phase de preuve de concept avec la Métropole du Grand Nancy. Nous collaborons avec l’association Lortie, qui coordonne les chantiers de fauche de renouée du Japon, et avec l’association Spigest, qui travaille depuis de nombreuses années sur la lutte contre les renouées asiatiques. Nous travaillons également sur la valorisation de la biomasse végétale avec la ferme expérimentale de la Bouzule de l’ENSAIA pour la production de biogaz. Enfin, Profilia étudie le potentiel chimique des extraits de renouée du Japon, notamment leurs propriétés antibactériennes, insecticides, antioxydantes et herbicides.

Qu’attends-tu dans les prochains mois ?

Nous souhaitons réussir notre preuve de concept, car il y a une différence entre les plans que nous avons établis et la réalité sur le terrain. Nous continuerons également à travailler sur la valorisation des extraits de renouée du Japon. À la fin de la campagne, notre objectif est de répliquer notre concept dans d’autres collectivités.

Quel est l’avantage d’avoir mené cette initiative dans le cadre de la Serre à projets ?

Tout d’abord, la Serre à projets a été une formidable opportunité pour nous lancer, car il y avait une problématique liée à cette plante et notre projet semblait y répondre.

Ensuite, nous avons bénéficié d’un accompagnement complet et riche pour concrétiser notre méthode, que ce soit à travers des formations, des échanges ou un accompagnement personnalisé.

La Serre à projets et les structures porteuses nous ont également offert une visibilité remarquable, ce qui a été déterminant pour la création et la réussite de notre projet de lutte et de valorisation des renouées du Japon.

Enfin, au sein de la Serre à projets, nous formons une promotion. Il a été important pour moi d’être avec d’autres entrepreneurs, de partager nos problématiques et de nous soutenir mutuellement.