Revue de projets #14 : La floraison durable – À la découverte de l’éclat unique de La Ferme Florale du Sânon

Caroline Thinus de la Ferme Florale du Sânon

Dans le village paisible d’Einville-au-Jard, une oasis florale émerge : La Ferme Florale du Sânon, une initiative passionnée dirigée par Caroline Thinus. Plus qu’une simple ferme, c’est un hommage à la nature, à la couleur et à la durabilité. Explorez comment ce projet, né en plein confinement, a évolué pour devenir la première ferme florale de Meurthe et Moselle. Plongeons dans l’univers de La Ferme Florale, où chaque pétale raconte une histoire de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de variétés florales uniques.


Qui es-tu ?

Je suis Caroline Thinus, 38 ans, maman de 3 enfants et toujours mille projets en tête.

En quoi consiste La Ferme Florale du Sânon ?

La Ferme florale du Sânon est la première ferme florale de Meurthe et Moselle. Une ferme florale est un lieu de production de fleurs coupées.

Pour ma part, je produis à Einville-au-Jard des fleurs destinées aux particuliers sous forme de bouquets et vendus à la tige aux professionnels (fleuristes, designers floraux pour l’évènementiel).

Ces fleurs poussent sans aucun intrants chimiques naturellement au fil des saisons, je propose donc des fleurs fraîches d’avril à mi-octobre puis des fleurs séchées.

Ma démarche s’inscrit dans une volonté de proposer un produit de qualité, de grande fraîcheur et donc vendu en circuit court dans le respect de l’environnement (ressource en eau, énergie, sol) et de la biodiversité.

J’ai également une vraie appétence pour la couleur, les nuanciers et je cherche à proposer des bouquets très fleuris (peu de feuillage) très expressifs qui donnent de la joie et envie (je l’espère) de les adopter immédiatement ;-).

Comment est né le projet ?

Ce projet est né pendant le confinement en 2020, alors que je traverse alors une période difficile de ma vie, je m’intéresse à la permaculture et notamment à la méthode de la fameuse ferme du Bec Hellouin.

Chaque matin je me lève très tôt pour cultiver mon jardin. Je regarde grandir mes petites pousses, je récolte pas mal de légumes et de fleurs. Cultiver la terre devient rapidement une de mes bouées de sauvetage et c’est la révélation, je ne peux plus m’en passer !!!

En parallèle, au fil d’une pérégrination sur le net, je découvre, par je ne sais quel heureux hasard, la ferme florale américaine Floret précurseuse dans le domaine du « slow flower » et du retour de la production de fleurs coupées à petite échelle. À mon tour, le concept me séduit immédiatement et le projet est lancé.

Où en es-tu dans le projet ?

J’ai intégré le Collectif de la fleurs française qui vise à promouvoir le retour de la production de fleurs coupées en France et favorise la synergie et l’entraide entre les membres (producteurs, fleuristes, etc.) en novembre 2022 et la ferme a officiellement ouvert ses portes en avril 2023 , il a donc fallu 3 ans de maturation et de tests.

Aujourd’hui, après quelques mois d’activité mon projet poursuit son ascension et gagne petit à petit en ampleur et en renommée, le bouche à oreille fonctionne bien, les retours sont bons. Je commence aussi à développer des ateliers (coupe et confection de bouquets directement au champ et très prochainement des couronnes de Noël).

Qu’est-ce que tu attends dans les prochains mois ?

J’attends de continuer à m’épanouir au travers de mon métier que j’adore et de continuer à faire grandir mon projet. Je dispose de nouveaux terrains en location et je vais pouvoir étendre ma surface de production tout en restant à une échelle très mesurée (on ne parle pas d’hectares pour la fleur!). J’accueillerai peut-être mon premier stagiaire en 2024 et j’entends m’organiser pour produire plus et mieux (la planification est vraiment un des enjeux majeurs). J’aimerais travailler plus avec les fleuristes et leur proposer des choses qu’ils ne trouveront nulle part ailleurs : avis aux amateurs qui aiment sortir des sentiers battus !!! Ce ne sont pas les idées qui manquent mais j’attends de les concrétiser pour en parler plus !

Quel est l’avantage d’avoir mené cette initiative dans le cadre de la Serre à projets ?

La Serre à projets m’a apporté une aide précieuse et m’a permis de structurer mon projet et de lui donner un caractère beaucoup plus professionnel.

Le soutien de la Serre à projets permet de se sentir moins seul face à toutes les démarches initiales, d’être aiguillé vers les bons interlocuteurs et partenaires potentiels, de tester ses idées et ainsi, de choisir de lancer l’activité en ayant une idée de sa viabilité et faisabilité.

Ça m’a également permis de ne plus repousser la rédaction d’éléments essentiels qui m’apparaissaient comme très rédhibitoires…. comme par exemple la joie incommensurable de devoir rédiger un plan de financement 😉

Crédit photo: Anne Mangeon photographe – www.annemangeon.com